Guillermo Fernandez, doctorant à l’Universitat Jaume I (UJI) de Castallon, Espagne nous fait l’honneur de venir nous présenter son projet de thèse sur la mémoire historique comparée : Le cas du projet de l’UNESCO « La route de l’esclave à Cuba » comparé aux projets de récupération de la mémoire historique qui ont lieu en Argentine et en Espagne.
La thèse de doctorat propose l’étude détaillée et profonde du projet de l’UNESCO « La route de l’esclave à Cuba », avec comme objectif d’évaluer son efficacité, ainsi que ses convergences et divergences avec d’autres projets de récupération de la mémoire historique tels que ceux concernant la dictature militaire en Argentine et le franquisme en Espagne.
Cette comparaison tient compte du fait que, dans les dernières décennies, nous avons été témoins de l’apparition de publications académiques et fictionnelles, d’activités culturelles, de mouvements sociaux, mais aussi de création de musées et de construction de monuments commémoratifs, entre autres expressions politiques, économiques, sociales, juridiques et culturelles manifestées dans le cadre de ce qui est communément appelé la « mémoire historique », considérée comme une branche de l’historiographie contemporaine.
L’approche de l’étude sera transdisciplinaire ; en particulier, seront utilisées des techniques systémiques appliquées aux sciences sociales, provenant des sciences de l’informatique et de l’intelligence artificielle, afin d’évaluer comparativement ces projets.
Le point de départ de l’étude est une analyse en profondeur du projet cubain, mis en contraste avec les deux autres projets, lesquels seront abordés plus superficiellement. L’incorporation à la thèse de ces derniers a essentiellement pour objectifs de répondre à la question de si oui ou non il est viable de tenir compte de tous les exercices de la mémoire historique, et de distinguer la raison pour laquelle certains finissent par représenter plutôt une incitation touristique de biens archéologiques ou même une politique culturelle.
La transdisciplinarité unifie sciences sociales et sciences exactes en utilisant pour l’étude des premières des techniques et outils de modélisation artificielle et simulation informatique issues des secondes. A partir de cette approche transdisciplinaire, sera abordée également la problématique de la nécessité de transgresser les limites de l’historiographie traditionnelle, afin que son traitement technique et mathématico-qualitatif ne se limite pas aux techniques statistiques communément utilisées comme arguments scientifiques de nature empirique (données quantitatives et sources bibliographiques en archives). A partir d’enquêtes réalisées auprès d’académiques, de représentants de mouvements sociaux et de témoins intergénérationnels, se constituera un modèle théorique étayé par des mémoires collectives et des souvenirs qui utilisent un « raisonnement approximatif » des faits, sources et actions sociales. Les personnes interrogées sont considérées comme des portes-parole du thème abordé.
L’opportunité d’intégrer des techniques et connaissances provenant des sciences exactes pour la modélisation et la simulation de processus historiques dans une optique qualitative a pour objectif secondaire la possibilité d’appliquer ce modèle pour définir des bases épistémiques transdisciplinaires construites à partir d’une approche historiographique enrichissant les études en sciences sociales en général.