Solo « We Brain » en relation à l’œuvre Les Pansées
Dans cette performance chorégraphique imaginée par Florence Guérin, les visages peints de Sylvie Lobato prennent vie à travers la danse, déployée sur différents niveaux corporels. Le corps de la danseuse devient tour à tour la source, le réceptacle et l’expression des émotions guidant ses gestes.
La révélation des visages peints par Sylvie Lobato traduit l’émotion, la tension et la douleur d’un corps fragmenté, dissocié et porté par une énergie intense de la danseuse.
L’œuvre « Les Pansée », suspendue, se dresse comme une colonne vertébrale. Elle incarne le support d’une reconstruction, où le corps dansant, tel un fil, relie et recoud les fragments dispersés. À l’image d’un geste chirurgical, ce processus de réparation tisse une nouvelle texture de soi. De cette traversée nait une métamorphose : le corps, unifié et apaisé, porte la promesse d’une guérison.
Durée : 18 minutes
D.A & Chorégraphie : Florence Guérin
Sculpture « Les Pansées » : Sylvie Lobato
Danseuse : Jiaqi WU
Lumières : Giuseppe Frigeni
Sur les musiques de : Ryuchi Sakamoto, Norma Winston et Biosphere
À propos de l’œuvre « les Pansées » de Sylvie Lobato
Cette recherche s’inscrit comme un dialogue entre l’art et le réel, à la croisée des émotions. À travers une œuvre de gazes peintes — matière fragile et poreuse que j’assimile à une peau — Sylvie Lobato explore la manière dont les émotions peuvent s’incarner, se manifester, se transmettre. Son point de départ est l’iconographie médicale des travaux sur l’hystérie menés par le professeur Charcot à la Salpêtrière, où les corps deviennent les vecteurs visibles d’un trouble invisible. À partir de cette source historique, elle tisse progressivement des liens avec des figures contemporaines ou issues de l’histoire de l’art, qui portent en elles des charges émotionnelles similaires.
Ces figures sont réunies au sein d’un grand voile cousu de fils : Les Pansées — un titre à double sens, entre soin et pensée, entre blessure et connexion neuronale. Cette œuvre prend la forme d’une colonne vertébrale, inspirée de l’« arc de cercle hystérique* », une posture emblématique de ces corps en crise, tendus entre douleur et expressivité. À travers ce travail, elle cherche à interroger la mémoire des corps, les représentations de la souffrance, et les possibles résonances entre émotions individuelles et narration collective.
Mise en perspective par Aude Bernheim
La performance sera suivie d’une intervention de Florence Guerin et de Sylvie Lobato, puis d’une mise en perspective par Molly Ingersoll (Institut Pasteur) autour des travaux de Charcot dans l’histoire des sciences. Cette présentation permettra d’évoquer la place des femmes dans l’histoire des sciences et d’ouvrir la réflexion sur l’intégration des différences sexuelles dans la recherche scientifique et médicale.
Sylvie Lobato

Sylvie Lobato : Son travail explore l’esthétique de la peau comme lieu de mémoire et d’émotions, sondant cette profondeur jusqu’à l’os à travers la peinture et des installations de gazes. Ces dernières, nommées Les Pansées, deviennent des éléments scéniques lors de collaborations performatives avec des danseurs, où leur présence incarne une dimension émotionnelle tangible.
La Compagnie 121

La Compagnie 121 conçoit des spectacles de danse contemporaine qui interagissent avec d’autres formes d’art, que ce soit sur une scène de théâtre ou dans des lieux inhabituels. La chorégraphe Florence Guérin s’inspire d’œuvres d’art ou de sites historiques, qu’elle réinterprète et anime à travers ses performances.
Molly Ingersoll

Molly INGERSOLL est directice de recherche à l’Institut Pasteur, responsable de l’équipe Inflammation musocale et Immunité, Institut Cochin – Institut Pasteur. Les recherches de Molly Ingersoll portent sur la compréhension des réponses immunitaires de la muqueuse vésicale lors d’une infection et d’un traitement et visent à développer des immunothérapies sans antibiotiques pour l’infection urinaire. Son équipe a montré que la réponse immunitaire innée à l’infection urinaire est très différente entre les femmes et les hommes. Elle a mis au point un modèle de vessie humaine sur puce « mix-and-match » pour modéliser une infection urinaire et elle essaie également de comprendre les différences liées aux sexes dans l’immunité en s’associant au consortium « Milieu Intérieur » de l’Institut Pasteur pour étudier les réponses immunitaires induites dans une cohorte humaine en bonne santé. Ensemble, ils ont récemment montré que 17 hormones stéroïdiennes diffèrent entre les femmes et les hommes au fil du temps, selon la génétique et le mode de vie de ces individus.
Auditorium
18h00-18h45
Intervenants
Sylvie Lobato, (artiste peintre), la Compagnie 121 (compagnie de danse contemporaine), Molly Ingersoll (Institut Pasteur)




