Cette exposition- en présence des autrices – permettra de poser un regard à la fois artistique et scientifique sur la biodiversité microscopique des océans et de sensibiliser au problème grandissant des déchets plastiques. Les artistes – en utilisant toutes les deux la technique du cyanotype – font ressortir avec un paradoxe esthétique troublant la cohabitation de la vie et de sa menace au sein des océans.

Biologiste marine à l’ENS de Paris et à bord de la goélette scientifique Tara (mission Microbiomes) en 2021, Helena Cruz de Carvalho nourrit son intérêt pour l’écosystème marin avec également un travail artistique. Elle utilise les matières collectionnées pendant ses missions scientifiques pour des œuvres artistiques qui s’appuient sur différents mediums tels que la photographie, le cyanotype, l’aquarelle, le collage, la linogravure, la sculpture et aussi, des mots.Une sélection de ses cyanotypes de plancton sera exposée et donnera l’occasion à la chercheuse de présenter ses travaux scientifiques sur les réponses des plantes et microalgues aux fluctuations environnementales.

Artiste à bord de la goélette scientifique TARA, Manon Lanjouère a transformé une sélection de déchets déversés dans les océans en créatures bioluminescentes, pour sensibiliser à la pollution marine. Dans cet étrange catalogue, intitulé Les Particules, le conte humain d’une eau qui meurt,
Cotons-Tiges, pots de yaourt et stylos à bille en état de dégradation avancée apparaissent tels les ennemis mortels de notre écosystème : des microparticules de plastique. Invisibles à l’œil nu, ils envahissent dans une discrétion parfaite les fonds marins, tuant à petit feu le plancton, premier
maillon de la chaîne alimentaire. Aux frontières de l’imagination et de la science, une intrigante vision de l’enfer sous-marin.