On qualifie de complexe un système composé d’une multitude d’entités dont les interactions locales font émerger des propriétés globales difficilement prédictibles par la seule connaissance des propriétés de ces entités. Une nuée d’oiseaux, un réseau social, une fourmilière, un ux de piétons ou encore un réseau de neurones peuvent être qualifiés de systèmes complexes.
L’interconnexion et l’interdépendance croissantes des réseaux technologiques, économiques, sociaux et médiatiques des sociétés contemporaines rendent de plus en plus prégnants leurs comportements en tant que systèmes complexes. Ils ont été illustrés autant par les récentes crises financières que par les révolutions en cascade qu’ont vécu les pays arabes ou par les défaillances pan-continentales qu’ont pu connaître certains réseaux technologiques comme les réseaux électriques.
L’étude des systèmes complexes dynamiques, qu’ils soient naturels (écosystèmes, organismes vivants, climat, etc.) ou artificiels — construits ou influencés par l’homme — (systèmes sociaux, économiques, villes, Web, etc.) couvre des questions portant sur leur fonctionnalité, leur organisation et désorganisation en tant que système multi-échelles, leur dynamique de développement, leur résilience et viabilité, leur capacité de réparation et réactivité, leur vieillissement et points de rupture.
Ces questions sont transversales à de nombreux systèmes complexes. L’étude de la désorganisation des systèmes complexes concerne de nombreux enjeux contemporains — climatiques, écologiques, sociétaux — auxquels l’homme, au cœur de ces interactions multi-échelles, est confronté. La compréhension de ces phénomènes est indispensable à une bonne gouvernance.