3 juin 2025, 18h30
Auditorium du TOTEM
11 Place Nationale, 75013, Paris
Les aventuriers de l’ARN messager – Coulisses d’une révolution scientifique
Révélé au public par la pandémie de Covid-19, l’ARN messager a été découvert soixante ans plus tôt. Au travers du parcours semé d’embûches de ses figures pionnières, dont la chercheuse hongroise Katalin Karikó et le professeur américain Drew Weissman, tous deux prix Nobel de médecine 2023, retour sur l’épopée fantastique de cette révolution médicale.
Si la molécule d’ARN messager a permis, dans une sidérante course contre la montre, la mise au point en moins d’un an de vaccins contre le Covid-19, sa découverte et sa compréhension auront pris près soixante ans. En 1965, les Français François Jacob, Jacques Monod et André Lwoff de l’Institut Pasteur remportent le Nobel de médecine pour avoir identifié le processus par lequel l’ARN messager, fabriqué à partir de l’ADN, dirige la production de toutes les protéines dans les cellules. Un processus auquel sont soumis tous les êtres vivants, qui permet notamment aux cellules du foie de fournir de l’insuline ou à celles de la peau de produire les cheveux. Mais dans les années 1980, alors qu’à l’aube de la révolution des thérapies géniques l’argent afflue vers les laboratoires pour lutter contre le sida, le roi ADN concentre tous les moyens et l’attention aux dépens de l’ARN messager. Avec opiniâtreté, des scientifiques audacieux vont pourtant s’y consacrer dans l’ombre. Le biologiste américain Robert Malone sera le premier à croire à ses vertus médicales : il parvient à montrer que l’ARN peut atteindre l’intérieur des cellules de l’organisme, ouvrant la voie à des pistes thérapeutiques. Du chercheur Frédéric Martinon au duo devenu célèbre Katalin Kariko-Drew Weissman – qui réussit à rendre l’injection d’ARN messager inoffensive –, et de Stéphane Bancel, patron téméraire de Moderna, à Ugur Sahin, oncologue germano-turc et fondateur visionnaire de BioNTech, les pionniers de cette extraordinaire aventure racontent leurs parcours semés d’embûches. Car, en toile de fond, les grands laboratoires d’une industrie pharmaceutique en quête de profits immédiats ont, à maintes reprises, tourné le dos à cette technique qui rapportera des milliards en 2021.
Nous accueillons pour le débat le réalisateur, Raphaël Hitier, Frédéric Martinon, directeur de recherche à l’INSERM et protagoniste de l’aventure ARN, ainsi que l’épistémologue Giuseppe Longo, directeur de recherche à l’ENS de Paris.
Le débat sera animé par Guillaume Darrasse-Jèze, directeur de recherche à l’INSERM et membre du comité de pilotage de l’ISC-PIF.



