LA MÉMOIRE MULTI-ÉCHELLE
Exposition
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L’art donne image à de l’invisible, l’apparition de formes flottantes proposent une représentation du mystère de la vie avant la naissance.
Comme vues au microscope, ces cellules apparentées à des lucioles nous alertent sur un évènement à venir.
Sylvie Lobato
L’exposition de Sylvie Lobato, artiste-peintre et plasticienne naît de la rencontre et des échanges avec la neuroscientifique Salma Mesmoudi, en résidence à l’ISC-PIF depuis plusieurs années.
Le travail de S. Lobato propose une mise en regard telle une poétique du sensible de la démarche scientifique de Salma Mesmoudi, conceptrice de LinkRBrain, une plateforme capable d’intégrer les données sur le cerveau produites par la communauté scientifique à différentes échelles (génétique, cellulaire, globale).
Salma Mesmoudi prélève les données de la communauté scientifique, les intègre et les analyse avec LinkRBrain ; de la même manière, Sylvie Lobato , avec des prélèvements de musée en musée – Musée anatomique de Naples, Musée de beaux-arts de Seville, Palazzo Poggi de Bologne – revisite les « données » qui y sont abritées pour leur redonner une nouvelle histoire sensible.
Ainsi, dans son œuvre, l’art et la science se font signe à travers un dialogue qui prend la forme de « prélèvements du temps ».
Ces « prélèvements », comme une multitude des cellules, constitueront l’« œuvre de peau » présentée dans le cadre d’ARTEX. Une mémoire qui se fait visible par la force d’interprétation du regard.
L’art donne ici une image à de l’invisible, l’apparition de formes flottantes qui proposent une représentation du mystère de la vie avant la naissance.
Salma Mesmoudi donnera une conférence déambulatoire en proximité de l’exposition, autour de travaux qui l’ont inspirée.
Les avancées continues dans le domaine des techniques d’imagerie par résonance magnétique (IRM) et de diffusion ont conduit à des améliorations significatives en termes de résolution spatiale et temporelle. Ces progrès ont également ouvert de nouvelles perspectives passionnantes pour l’exploration de la connectivité et des interactions entre différentes régions du cerveau.
Une communauté dynamique de chercheurs et d’ingénieurs s’est mobilisée pour renforcer la transparence et la diffusion des données générées par ces techniques, mettant ainsi à disposition d’énormes volumes de données pour la communauté scientifique travaillant sur le cerveau. Cependant, la diversité des données et les exigences en matière de puissance de calcul posent des défis considérables pour leur utilisation efficace.
Pour relever le défi d’intégrer des données cérébrales provenant de multiples sources et échelles, nous avons élaboré la plateforme “linkRdata”, qui comprend plusieurs logiciels essentiels tels que “linkRbrain,” “linkYOURfiber,” et “linkRbiblio.” Ces outils simplifient le flux de travail en guidant à travers les différentes étapes du traitement de l’imagerie de diffusion, allant de la segmentation à la création du connectome, en passant par la parcellation, le pré-traitement, l’enregistrement et la reconstruction. Ces étapes requièrent l’utilisation de neuf logiciels différents au total. De plus, grâce à “linkRbrain” et “linkRbiblio,” il est désormais possible de visualiser directement les résultats et les données issus de l’IRM fonctionnelle sous forme de représentations en 2D et 3D du cerveau.
Ces visualisations peuvent être comparées aux connaissances issues de la littérature scientifique et enrichies avec des données provenant du transcriptome ou de l’atlas Talairach. Dans l’ensemble, ces développements contribuent de manière significative à une meilleure compréhension de la complexité du cerveau grâce à une approche intégrée et multidimensionnelle.”
La collaboration de Sylvie Lobato et Salma Mesmoudi est née lors d’ARTEX 2019 quand l’artiste et la scientifique ont découvert qu’elles travaillaient, toutes les deux, sur le même sujet : la mémoire.
Depuis, leur dialogue a donné naissance à Moving forward memories présenté à ARTEX 2021 et, aujourd’hui, à La mémoire multi-échelle.
Sylvie Lobato, peintre et plasticienne, réalise une recherche picturale sur l’esthétique de la peau, de la transmission, du creusement jusqu’à l’os. Elle collabore avec des danseurs (création en résidence, Micadanse) sur des recherches sur la mémoire et réalisation d’une carapace de « peaux ».
Actuellement en résidence artistique Arts-Sciences à l’ISC-PIF CNRS avec Salma Mesmoudi, elles élaborent ensemble une œuvre qui s’apparente à une zone de dialogues, à partir du geste ancré dans la mémoire.
Salma Mesmoudi, docteur en Intelligence Artificielle, travaille en tant qu’ingénieur de recherche à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.
Son domaine de recherche principal se concentre sur l’intégration multi-échelle de données liées au cerveau, notamment l’IRM fonctionnelle, l’IRM de diffusion, le transcriptome, ainsi que les données liées aux pathologies cérébrales complexes.
Parallèlement, elle s’intéresse à l’application de l’apprentissage automatique pour analyser les discours de patients souffrant de stress post-traumatique, dans le cadre du programme dédié à la mémoire des attentats du 13 Novembre 2015 à Paris.
SALLE NOIRE ————————
SALLE NOIRE ————————
Conference déambulatoire
de SALMA MESMOUDI
17H