Atelier Feuille de route 2017 : 5 jours pour délimiter la complexité
Du 19 au 23 juin, une quarantaine de chercheurs systèmes complexes venus des quatre coins de la France ont participé à l’atelier de rédaction de la Feuille de Route Systèmes Complexes organisé pour définir les grandes orientations de la discipline, ses évolutions, ses limites et ses défis.
Les premières feuilles de routes ont été rédigées dans la cadre des entretiens de Cargèse organisés en 2006 et 2008 et 2010 par le RNSC, en collaboration avec l’ISC-PIF and l’IXXI. Ces entretiens ont permis d’identifier progressivement les grands objets et grandes questions sur lesquelles repose la recherche systèmes complexes.
Près de 10 ans après la rédaction de la première feuille de route, l’ISC-PIF, le RNSC, l’IXXI (Lyon), l’ISCN (Le Havre) et l’XSYS (Toulouse) ont décidé de joindre leurs efforts pour mettre à jour ce document essentiel à la cohésion et la cohérence des systèmes complexes en France. Plus d’une quarantaine de chercheurs ont été invité dans un corps de ferme près de Fontainebleau pour partager pendant 5 jours leur expertise dans des domaines aussi variés que la biologie, l’économie, les mathématiques, le droit, l’informatique ou les sciences politiques (voir la liste des participants).
Le domaine de la Pépinière a accueilli les chercheurs pendant 5 jours.
Les systèmes complexes depuis 2008
En introduction de l’atelier, les participants ont été invités à partager leur vision des systèmes complexes. Ils ont souligné que depuis 10 ans, ceux-ci ont beaucoup évolué, notamment avec l’application des réseaux dans les sciences humaines et sociales, et l’apport par exemple de la géographie, ou du droit. Si l’on constate un engouement et une attente particulièrement importante de la part des non-académiques, notamment les entreprises, pour les systèmes complexes, a contrario selon certain chercheurs présents il est toujours très difficile de faire passer l’idée auprès des instituts de recherche que l’on peut croiser les méthodes de manière transdisciplinaire. Pour y remédier, plusieurs clarifications sont nécessaires, notamment la relation des systèmes complexes avec le Big Data et les data science, ou encore le fait que les systèmes complexes ne prétendent pas résoudre ce que les autres disciplines ne parviennent pas à résoudre. En conclusion de cette discussion de 2 heures, les participants ont affirmé que les systèmes complexes devaient maintenant entrer dans la “deuxième phase” de leur évolution, et s’appuyer sur des “success story” pour identifier les limites et marges de progrès de l’approche systèmes complexes.
Les problématiques de 2017
C’est armés de post-its que les “roadmapers” ont ensuite entrepris de cartographier les concepts clés, problématiques, outils et méthodologies liées aux systèmes complexes. De l’ historicité à l’autopoïèse et le smart grid en passant par l’ emergence, la morphogenèse et Feynman-kac, autant d’éléments qu’il a fallu hiérarchiser et regrouper pour dégager les thématiques suivantes :
- Dynamique multi-échelle, multi-niveaux, multi-vues et phénomène d’émergence.
- Formation, consolidation, diffusion et valorisation
- Connaissance et systèmes complexes : conception de modèle
- Durabilité et gouvernance, suivi et aide à la décision
- Epistémologie formelle : expérimentation et apprentissage automatique
- Epistémologie formelle : des big data aux modèles intégrés
- Comportements collectifs dans les systèmes biologiques et sociaux
- Structure et dynamique des réseaux complexes
- Géosciences et environnement
A l’issue de plusieurs jours de groupes de travail intensifs, les participants ont amorcés de manière très concrète et pratique l’actualisation de la feuille de route, renforçant par la même occasion la cohésion de la communauté systèmes complexes nationale. Nous sommes ravis d’avoir pu travailler avec les représentants du Réseau National Systèmes Complexes (RNSC), de l’Institut des Systèmes Complexes en Normandie (ISCN), de l’Institut Rhônalpin des Systèmes Complexes (IXXI), et de l’Institut d’Etudes des Systèmes Complexes de Toulouse (XSYS), ainsi qu’avec le soutien de la région Paris Île-de-France.
Les travaux – en cours de rédaction- des différents groupes peuvent être consultés sur le site de la roadmap : https://roadmap.iscpif.fr.
Si vous souhaitez contribuer à la rédaction de cette feuille de route, merci de nous écrire à contactus@iscpif.fr avec pour object “Contribution à la feuille de route”. Une version finale consolidé devrait être disponible d’ici la fin de l’automne.
Co-organisateurs et soutiens
